dimanche 27 mai 2007

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Départ pour la Grande Ile

Juste un ptit coucou à toutes et à tous, nous partons dans quelques heures pour Madagascar. Un parcours de trois semaines en taxi-brousse de la capitale Tananarive jusqu'à Tuléar sur la côte sud-ouest... Au programme : rizières, lémuriens, pousse-pousse, brochettes de zébu, balade en pirogue, plage au bord du lagon, parcs naturels et leurs massifs rocheux, les gens, la vie malgache, sa misère mais aussi ses traditions, le mora-mora malgache... prendre le temps car rien ne se passe forcément comme prévu... on va voir ça... un sac sur le dos et hop...

Bisous à tous
à très bientôt

lundi 14 mai 2007

Ouille la houle















Hello, je suis de retour une énième fois. Je vous ai délaissés une fois devient trop coutume, toi le lecteur assidu, toi l'internaute en errance. Voici donc quelques news fraîches comme des chouchous en gratin (ces légumes typiquement réunionnais qui sont en train de cuire dans la cocotte... avec du comté et de la béchamel, miam).
L'île poursuit sa folle destinée naturelle, les éléments se déchaînent et je n'y suis pour rien. Le volcan nous a joué sa partition de coulées de lave pendant un mois, coupant la route et coulant en mer, draînant ses nuages de dioxyde de soufre et ses pluies acides dans une palette de couleurs des plus romantiques, sorte de coucher de soleil permanent. Pour les habitants du petit hameau menacé (qui n'a finalement, ouf, pas été atteint par le magma), la toux et les plaques rouges, en plus du stress, n'ont certes rien eu du romantisch à l'allemande.
L'effondrement du cratère au sommet du volcan se poursuit par pans entiers. La cime de la Fournaise comme je l'ai connue n'existe plus, pensez donc : un trou de 200 mètres s'est formé dans le cratère, il n'est plus question de flâner par le sentier du tour des cratères. Too dangerous. Les visiteurs privés de la visite du fleuron réunionnais : ceci posera rapidement un problème d'attractivité touristique. Qu'à cela ne tienne, si les éruptions se poursuivent, qu'importe le défunt et hostile cratère, le spectacle sera toujours sur les pentes et ses traînées rougeoyantes !
Folle destinée naturelle, vous disais-je : après le cyclone Gamede, voici venu le temps de la houle géante qui débarque sans prévenir ! Ce week-end, les habitants des littoraux de l'ouest et du sud l'ont appris à leurs dépens. Les grandes eaux ! Des vagues de 11 mètres de haut se sont invités dans les cases, sans que les prévisionnistes Météo France n'aient vraiment eu le temps de jouer les entremetteurs. Une tempête venue du large, qui a provoqué l'ire foudroyante de l'océan indien sur notre petit caillou. Restaurants et hôtels sinistrés (qui les plaindra ?), particuliers idem, et puis une ribambelle de bateaux fracassés, pétés en deux, en trois ou en dix par la houle ouille ouille... La mâme vague était attendue ce soir, mais bon, quand c'est trop prévu, en général ça n'arrive pas. L'état de cat' nat' comme disent ces voyous d'assureurs, devrait être déclaré (catastrophe naturelle). Vos JT franco-métropolitains en ont peut-être dit une brèvouille. L'occasion de vous livrer un petit "bien fait" qui n'a rien de sadique : bien fait à tous ces gens, restos et hôtels en tête, qui sont installés à trois mètres à peine du lagon, au mépris le plus total de la loi littoral et du respect bienfaiteur de la plage. Vous vouliez être les pieds dans l'eau ? L'eau vous l'a rendu au centuple, bande d'accélérateurs d'érosion passibles de maltraitance lagunaire ! Voilà c'est dit.
Que vous dire d'autre, chers amis de l'arobas et du point-com, sinon que Ségogo-danceuse a émoustillé tous les Réunionnais dont 63% l'ont plébiscitée ? Un record parmi nos délicieux départements, de l'aïoli à la crêpe bretonne en passant par la saucisse de Morteau. Ah, si la Réunion pouvait être la France... La Gironde aussi me direz-vous... Régions roses, déclarez donc la sécession ! Enfin, me direz-vous, le rouge leur irait si bien à toutes. Oui j'ai voté pour le facteur, oui. Et alors qu'est-ce que ça change ? Oui je suis pour le service public de la poste, de l'énergie, de l'éducation, de la santé, et avant tout le service public de l'Elysée : or c'est mal, mais alors mal barré.
Bref, localement, le vote Ségo s'explique avant tout, ne soyons pas dupes, par la situation précaire et très dépendante des prestations sociales d'un maximum de gens, sans compter le vivier ultra-concentré de fonctionnaires ultra-marins. Les gens ont cru qu'on allait leur sucrer le RMI, pensez donc... ils n'auraient plus pu jouer au gratt-gratt-PMU anymore, ni même boire de rhum... allez je caricature. Nous dirons que la Réunion est à gauche, tout simplement (enfin pour la présidentielle car toutes les mairies sont à droite...)
Cinq ans avec Sarkoko-dancer, nous allons bien voir sur quel pied il va nous la faire avaler, sa pilule de showman cicéronesque. En la matière, je me délecte d'un bon petit "wait and see". De droite comme de gauche, nous verrons bien.
Je finis sur la présidentielle par un carton rouge à Nicolas Hulot, arbitre médiocre d'un match écologique aussi nécessaire que prometteur, tué dans l'oeuf à l'heure d'un réchauffement climatique ravageur. Le Groenland disparait. La grande barrière de corail d'Australie aussi. Les scientifiques s'accordent à planifier le rétrécissement de La Réunion et la disparition de grands écosystèmes. Alors, bande de métropolitains consommateurs (nous aussi, je ne vous rassure pas), réfléchissez-y à deux fois avant d'avaler votre verre de bonne eau fraîche devant un David Pujadas qui vous vante la chaleur exceptionnelle du mois d'avril, en vous montrant les images de plage et de sorbet passion, et en oubliant de vous montrer les canicules meutrières, les poissons et les végétaux qui s'éteignent, le corail qui disparait, l'eau qui s'envole, les inondations à répétition et les écosystèmes gommés de la carte... croyez bien qu'ici, même si les gens consomment comme pour rattraper les Glorieuses qu'ils n'ont pas connues, la sensibilisation est devant nos yeux !
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Bref, bref. Pour des nouvelles plus personnelles, sachez que nous partons à Mada le 26 mai (dans 15 jours, youhouuuuu, l'impatience est réelle), pour trois semaines de route dans la "Grande Ile" jusqu'au 18 juin. Lémuriens, rizières, parcs naturels, lagon, taxi-brousse, pousse-pousse, baobabs, train de marchandise d'un autre temps, grandes étendues et population à découvrir... La famine frappe durement le Sud de Mada. Nous espérons notre voyage le plus responsable possible. Nous partirons de Tana, la capitale au centre de l'île-continent, par la route du Sud jusqu'à Anakao au sud-ouest de l'île. Bref, on vous racontera en temps et en heure quand on saura de quoi on parle vraiment.

Nous continuons notre vie réunionnaise dans le charme et le speed entremêlés d'un boulot très envahissant (et intéressant, pour ma part en tout cas), de soirées arrosées, d'instants de détente et des trésors de l'île. J'ai eu la crève un bon bout de temps, eh oui les virus existent même sous les tropiques, pardi...
Grande nouvelle (mais confidentielle) : il se pourrait (comme c'est off, le conditionnel est de mise) que B. regagne rapidement la rédaction. Elle a vu le grand chef et... bref on vous en dira plus quand on saura, une fois encore, de quoi on parle vraiment. Mais bon, une lueur est apparue au bout d'un tunnel qui commençait à devenir long pour elle. "C'est donc super chouette, c'est extra fou !", pour ceux qui connaissent la chanson, la Danse des canards (= journaux)....

Voilà, je m'arrête là pour ce soir, les chouchous sont cuits. Place à la béchamel !
Je reviens vite à vous.

Bisous